Internat 2017 : les spécialités et les régions préférées des étudiants en médecine

 
Depuis 2004 (mise en place des Epreuves Classantes Nationales - ECN - comme mode d'entrée unique en troisième cycle), les étudiants ayant validé leurs 6 premières années de médecine choisissent en septembre leur spécialité et leur lieu d'internat.

Les choix 2017 se sont achevés le 19 septembre 2017 (cf : Analyse chiffrée à partir des stats de
 @MrFDA69) ; ils donnent un aperçu des aspirations professionnelles des internes de la promotion 2017.

En retenant le rang de classement aux ECN pour lequel 50% des postes proposés sont pourvus, il est possible de faire les palmares d'attractivité suivants  :
Pour les spécialités :
1 : Maladies inf et tropicales 2 : Ophtalmologie 3 : Chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique 4 : Nephrologie 5 : Maladies cardio vasculaires
Pour les régions : 
1 : Nantes 2 : Lyon 3 : Bordeaux 4 : Grenoble 5 : Paris 
(NB : nous préférons parler de la région d'affectation plutôt que du CHU de rattachement car tout l'internat ne sa fait pas dans le CHU, surtout pour les internes de médecine générale qui ont désormais la possibilité de faire tout leur internat sans passer une seule fois par le CHU)
 
A l'inverse, les palmarès des plus faibles attractivités donnent :
Pour les spécialités :
1 : Médecine et santé au travail  2 : Gériatrie 3 : Santé Publique 4 : Biologie médicale 5 : Médecine Générale
Pour les régions :
1 : Poitiers 2 : Saint Etienne 3 : Caen 4 : Reims 5 : Brest
 
Mais en matière de faible attractivité, il est aussi possible de faire des palmarès en fonction des postes non pourvus, ce qui donne :
Pour les spécialités :
1 : Médecine et santé au travail (35%) 2 : Gériatrie (14.5%) 3ex : Santé Publique et Médecine Générale (environ 6%) 5 : Psychiatrie (1.5%)
Pour les régions :
1 : Caen (14.10%) 2 : Limoges (12.3) 3 : Paris (10%) 4 : Tours (9.18%) 5ex: Brest et Reims (environ 5%) 

Au travers de ces chiffres, on retrouve les habitués des bons classements 
de ces dernieres années (pour les spécialités : ophtalmogie et nephrologie / pour les villes : Nantes et Bordeaux) mais aussi les habitués des mauvais résultats (pour les spécialités : Médecine et santé au travail, Santé Publique et Médecine Générale / pour les villes : Caen - qui présente le pire score national en taux de postes vacants pour la Médecine Générale - et Limoges - où la désaffection est moins deséquilibrée entre Médecine Générale et autres spécialités). Les particularités de cette année sont la premiere place pour les maladies infectieuses et tropicales (illustrée par le choix de la major de promotion, 
Anne-Lise Beaumont), les résultats divers des autres nouvelles spécialités (excellent pour la chirurgie PRE - mais c'était prévisible avec seulement 27 postes à pourvoir - acceptable pour l'allergologie voire pour la médecine d'urgence et plutôt mauvais pour la gériatrie) et le classement contradictoire de Paris (bien placé pour la plupart des spécialités sauf pour la MG où plus d'1 poste sur 4 est resté vacant, ce qui représente 70% des postes vacants en MG sur toute la France).
Pour la Médecine Générale, s'il existe une légère amélioration du taux de postes non pourvus par rapport à l'année dernière (5.97% en 2017 contre 6.45% en 2016), il faut rappeler que, du fait de la création de nouvelles spécialités, il y avait cette année moins de postes proposés dans la filière. Au final, entre 2016 et 2017, il y a donc 406 étudiants de moins pour débuter l'internat de MG... 
Si les ECN confirment chaque année depuis 2004 que la Médecine Générale n'est pas systématiquement un choix par défaut (ce que pouvaient faire sous entendre les anciens concours de spécialités), force est de reconnaître que malgré les progrès de ces 20 dernières années en matière de valorisation de la filière universitaire et de promotion de la discipline, la crise de la Médecine Générale n'est toujours pas résolue.
C'est sur la base de ces constats que le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes, syndicat indépendant regroupant internes, remplaçants et jeunes installés/salariés, interviendra lors des discussions sur la Stratégie Nationale de Santé et sur la mise en place de la réforme du troisième cycle des études médicales.
 
Contact presse :
Emilie FRELAT - Présidente - 06 19 90 26 57- presidente@snjmg.org